L’aisance à l’oral est un concept qui peut sembler flou pour beaucoup. Pourtant, chacun sait reconnaître une personne à l’aise lorsqu’elle s’exprime devant un auditoire. Son débit est fluide, sa voix porte, ses gestes sont naturels et sa posture détendue.
Mais lorsque l’on doit soi-même prendre la parole en public, la réalité peut être toute autre ! Le trac nous noue la gorge, les mains tremblent et des gouttes de sueur perlent.
Alors, comment fait-on pour passer du statut de pétrifié à celui d’orateur accompli ? Existe-t-il des solutions miracle pour vaincre sa peur et gagner en aisance devant un auditoire ? Voyons cela.
Table des matières
Le mythe du don inné
Certains pensent que l’aisance à l’oral est un don que l’on a…ou pas. Un peu comme si certains étaient naturellement doués pour le chant ou la danse.
Croyance totalement fausse !
L’aisance à l’oral est avant tout une compétence qui s’acquiert par un entraînement régulier. Il est certain que le tempérament influe : une personne extravertie progressera peut-être plus rapidement. Mais avec de la pratique, même les plus timides gagneront en assurance.
Alors arrêtez de vous dire que vous n’y arriverez jamais. Avec un plan d’action et de la persévérance, vous aussi vous exprimerez avec fluidité en public !
Le syndrome de l’imposteur
L’une des barrières les plus courantes est ce que l’on appelle « le syndrome de l’imposteur ». Autrement dit, le sentiment de ne pas être légitime pour parler en public.
Cela peut prendre différentes formes :
« Je n’ai pas assez d’expérience »
« Mon sujet n’est pas assez intéressant »
« Je ne maîtrise pas assez le sujet »
« Personne ne voudra m’écouter »
Vous voyez le genre. Si de telles pensées vous traversent l’esprit, il va falloir travailler votre confiance.
Rassurez-vous : personne n’est jamais complètement prêt pour une prise de parole publique. Même les plus grands orateurs ressentent une pointe d’anxiété avant de monter sur scène ! Alors foncez, vous êtes tout à fait légitime.
Vaincre le trac : les solutions pour dompter son stress
Le trac avant une prise de parole fait partie du « package ». Un peu de stress est même sain, cela maintient en alerte.
En revanche, lorsque l’anxiété devient paralysante, il est indispensable de la dompter pour retrouver ses esprits. Découvrez quelques techniques éprouvées.
La respiration consciente
Lorsque le stress monte, la respiration s’accélère, le cœur bat la chamade, les pensées se bousculent. Un véritable cercle vicieux qui empêche de se concentrer !
Heureusement, quelques respirations profondes suffisent souvent à rompre ce cycle et à retrouver son calme.
Essayez ceci :
- Inspirez lentement par le nez en comptant jusqu’à 5
- Retenez votre souffle 2 secondes
- Expirez longuement par la bouche jusqu’à 5
- Recommencez 3 à 5 fois
Vous constaterez que votre rythme cardiaque ralentit et que l’esprit s’apaise. Votre voix devient plus posée. Vous voilà prêt à prendre la parole avec sérénité !
La visualisation mentale
Autre technique éprouvée : l’imagerie mentale.Il s’agit de se projeter, en pensées, dans la situation que l’on appréhende.
On peut par exemple s’imaginer, les yeux fermés, arrivant sur scène avec assurance, saluant le public d’un signe de tête, installant ses notes tranquillement. Puis on se voit commencer notre intervention d’une voix posée et captivante.
Cet exercice de visualisation, pratiqué quelques minutes avant une prise de parole, est très efficace. En effet, notre cerveau ne fait pas la différence entre l’imagination et la réalité. Vous programmerez ainsi votre subconscient à réagir avec calme le moment venu.
Les bases d’une intervention réussie
L’aisance à l’oral passe avant tout par une préparation rigoureuse du contenu de votre intervention. Car vous ne pourrez être détendu que si vous maîtrisez parfaitement votre sujet. Voici donc les étapes clés pour des présentations professionnelles réussies.
Structurer son propos
Fil conducteur, enchaînement logique, articulation claire : la structure de votre présentation est primordiale. Commencez donc par définir 2-3 idées forces que vous souhaitez mettre en avant.
Puis organisez votre discours en grandes parties et sous-parties. Veillez à ce que chaque transition soit fluide. L’auditoire doit pouvoir vous suivre sans effort.
Synthétiser au maximum
L’attention d’un auditoire est limitée. Au delà de 20 minutes, elle a tendance à fléchir quel que soit votre talent d’orateur !
Synthétisez donc au maximum.recentrez-vous sur l’essentiel, utilisez des analogies et exemples concrets.
L’idéal : pouvoir résumer chaque partie de votre discours en 1 phrase. Cela vous aidera à rester concis.
Intégrer des supports visuels
Les supports visuels (diaporamas, graphiques, illustrations…) sont de puissants alliés. En effet, ils permettent de capter simultanément l’attention auditive et visuelle du public.
Attention cependant : les visuels viennent uniquement en appui de votre intervention, pas la remplacer. Ce sont des aides pour faciliter la compréhension, pas l’essentiel de votre discours !
Tester sur un échantillon
Avant le grand jour, testez votre présentation sur des proches, collègues… Écoutez leurs retours :
Les messages clés sont-ils passés ?
Y-a-t ‘il des longueurs, des incompréhensions ?
Quels passages les ont le plus marqués ?
Après ce premier rodage, peaufinez vos axes d’amélioration. Vous gagnerez en assurance pour le jour J.
La technique au service de l’aisance
L’aisance à l’oral ne se résume pas à la fluidité du discours. La voix, le regard, la gestuelle sont également essentiels pour convaincre. Découvrez quelques conseils d’expert.
Placer sa voix
Une voix qui porte est indispensable pour maintenir l’attention. Veillez donc à:
Parler lentement
Articuler
Marquer de légères pauses
Moduler le débit, l’intonation
Autre punto : éviter de parler « du fond de la gorge » en serrant les cordes vocales. Au contraire, faites résonner votre voix dans votre masque facial, comme les chanteurs !
Testez votre voix au préalable et buvez de petites gorgées d’eau durant l’intervention si besoin.
L’importance du regard
Balayer l’assemblée du regard permet de renforcer le lien et la proximité.
Deux options :
Regard circulaire : vous fixez tour à tour différents segments de l’auditoire
Regard papillon : vos yeux vont et viennent rapidement sur l’ensemble des visages
Dans tous le cas, veillez à ne pas fixer une personne trop longtemps pour ne pas la mettre mal à l’aise.
Une gestuelle expressive
Vos mains et vos déplacements constituent des indicateurs de confiance…ou de stress !
Gestes vifs, mains moites et piétinement trahiront votre trac. À l’inverse, une gestuelle ample, des pas assurés inspirent l’assurance.
À vous d’adopter une gestuelle adaptée à votre personnalité. Mais proscrivez les « tic » stressants : tripoter ses bagues, tortiller ses cheveux…
Votre corps est un allié pour appuyer votre propos. Alors mettre-le à profit !
Viennent le jour J et…l’improvisation!
Vous avez travaillé votre intervention dans les moindres détails, peaufiné vos argumentaires. Le jour J est arrivé, le public est conquis par la qualité de vos propos.
Soudain : une main se lève, une question totalement imprévue fuse. Comment réagir avec aisance dans ce genre de situation ?
Un temps d’arrêt salutaire
Lorsqu’une question vous désarçonne, il est tentant de répondre précipitamment pour masquer son trouble. Ne tombez pas dans ce piège !
Au contraire, marquez une petite pause, le temps d’analyser la demande. Ce silence ne doit pas dépasser 5 secondes, au risque de perdre en crédibilité. Mais il vous permet de préparer votre réponse dans le calme.
Jouer la transparence
Si malgré tout le trouble persiste, pourquoi ne pas l’assumer avec transparence ? Formules magiques :
« Excellente question, laissez-moi quelques instants de réflexion…»
« Je n’ai pas immédiatement la réponse, je propose d’y revenir à l’issue de mon exposé »
Pas de faux-semblants, assumer son désarroi peut aussi inspirer la sympathie !
Transformer l’obstacle en opportunité
Dernière option : rebondir habilement sur la question pour valoriser son propos :
« Vous soulevez un point essentiel, cela me donne l’occasion de préciser que… »
Ou :
« Je comprends votre interrogation. Aussi, permettez-moi d’apporter un éclairage complémentaire…»
En bref, loin de vous déstabiliser, les questions sont une opportunité de mettre en valeur son expertise !
En résumé : la recette en 4 étapes clés pour gagner en aisance
Retenons ceci : l’aisance à l’oral est avant tout une question d’entraînement ! En respectant quelques étapes clés, chacun est en mesure de progresser.
ÉTAPE N°1 : SE PRÉPARER EN PROFONDEUR
– Structurer son discours – Synthétiser au maximum – Intégrer des supports visuels
ÉTAPE N°2 : DOMPTER SON STRESS
– Respiration consciente – Visualisation positive
ÉTAPE N°3 : SOIGNER SA TECHNIQUE
– Voix posée et articulée – Regard qui accroche – Gestuelle expressive
ÉTAPE N°4 : REBONDIR FACE À L’IMPRÉVU
– Marquer des pauses salutaires – Jouer la transparence – Transformer l’obstacle en opportunité
Bien évidemment, ces compétences demandent à être régulièrement entretenues. À vous de vous exercer dès que l’occasion se présente !
Mais soyez déjà fiers du chemin parcouru, c’est là l’essentiel. Le reste viendra avec un peu de pratique.
Alors, prêts à devenir des as de la prise de parole ? C’est à votre portée, lancez-vous !